Stéphanie Vuadens
21 août 2021
Actualité

Des conditions météorologiques parfaites… pour ne pas faire de miel.

La nature est tout simplement merveilleuse, bien que parfois également redoutable. C’est de toute évidence l’année la plus complexe et la plus technique que nous ayons eu à traverser.

Cela étant, malgré toutes ces complications cumulées aux mauvaises conditions météorologiques, je n’ai pas changé mon cahier des charges. L’essentiel est atteint, pour moi et pour la fondation Arche des Abeilles, nos chères abeilles sont en pleine forme.

Il y a hélas un lourd tribut à payer, une très faible production de miel et, sincèrement, je ne m’attendais pas à cela, du jamais vu en Suisse.

Les résultats sont édifiants, les premiers chiffres tombent, la RTS annonce une moyenne suisse de production de miel entre 0 et 3 kilos par ruche, versus 15 kilos les bonnes années … une catastrophe. Je n’échappe pas à ce triste constat.

Concernant vos dotations, la situation est tellement inattendue que nous aimerions, Cindy, Tiffany et moi, en discuter de vive voix avec chacun de vous, afin de trouver ensemble une solution qui vous convienne.

Dans les alternatives qui s’offrent à nous, deux trésors de la ruche, le pollen et la propolis.

Un pollen de très belle qualité qui a été certifié par bio suisse.

Une propolis exceptionnelle, que nous fabriquons, aux nombreux bienfaits sur notre système immunitaire que je vous laisse découvrir.

Que s’est-il passé cette saison, pourquoi en sommes-nous là ?

Le printemps a été inexistant, le mois de juin très chaotique, entre belles journées estivales et baisses fulgurantes des températures, et pour finir les mois de Juillet et Août ont été tout aussi surprenants et inadaptés entre canicules et pluies diluviennes.

Concrètement, les abeilles ont bien travaillé et fait de l’excellent miel avec le peu de fleurs à leur disposition. Mais les orages ont cassé et détruit beaucoup de fleurs, et les canicules ont asséché celles restantes … voilà pourquoi je dis que cette météo a été idéale pour ne pas produire de miel. De plus il ne faut pas oublier que le miel est leur nourriture et le récolter au mauvais moment les condamneraient.

Nous avons besoin de cycles normaux, et ici, on peut aussi se poser l’essentielle question de notre avenir climatique. Les saisons se décalent anarchiquement, les amplitudes climatiques battent tous les scores. Des espèces inconnues perturbent l’équilibre de notre écosystème…

Alors malgré le vent quasi persistant cette année, qui a ralenti et perturbé le développement de nos colonies, nos chères abeilles ont pris du retard, mais alors, ont gagné une ardeur et une vitalité incroyable. Les ruches sont fortes et populeuses, un vrai bonheur, après cet affreux été, qui n’en a que le nom.

Nous avons suivi leur dynamisme, au jour le jour, et développé parallèlement à leurs besoins, notre élevage de reines. Cette année nous avons donné vie à plus de 300 bébés ruches, de toutes petites colonies, qui viendront aider et renforcer au printemps 2022, les ruches qui auront souffert de l’hivernage.

Voici comment nous élevons nos reines

Les œufs de 1 à 3 jours pondus par la reine
Je prélève les œufs frais à l’aide d’un picking
Je les inserts dans des cupules qui seront installées sur un cadre spécifique
Il ne reste plus qu’à placer le cadre dans une ruche orpheline, et la magie opère.

Vigilance, adaptabilité, travail, implication redoublée, représentent la base des actions que nous avons menées cette année.

Juin est un mois important pour le développement des colonies, il nous a fallu être vigilants quant à leurs réserves de nourriture, surtout cette année. Nos belles ont confectionné du miel, nous avons décidé de ne pas le récolter, et nous avons bien fait. Les abeilles ont consommé la totalité du miel fabriqué au mois de juin. Certaines ruches ont même été en sous nutrition, nous avons dû leur donner des cadres de miels de l’année passée précieusement gardés.

Après un début de mois de Juillet pluvieux, les fortes chaleurs ont entrainé une petite miellée, puis de nouveau de la pluie, et de nouveau une petite miellée. C’est à ce moment que nous avons décidé de récolter.

Notre déception a été grande, du jamais vu. En revanche la vitalité de nos protégées, la beauté de nos abeilles et le nombre de naissances, ont su nous donner du cœur à l’ouvrage. C’est pour elles que nous nous levons le matin le sourire aux lèvres.

Nous allons maintenant aborder la deuxième période très technique de la saison, l’hivernage. Les ouvrières ont déjà chassé les mâles, les colonies se préparent à rentrer dans l’hiver. Il faut contrôler la qualité du couvain, s’assurer de leur bonne santé, évaluer les réserves de nourriture pour chacune en les sous pesant.

Nous sommes très confiants, les ruches sont magnifiques, belles et saines.