La récolte de printemps

Mes chères Marraines, mes chers Parrains,

La récolte de printemps a été terrible, les quantités sont minimes, les efforts ont été énormes.

Des périodes de froid remarquables, les plus basses enregistrées depuis près de 20 ans selon Météo Suisse.
Une météo défavorable pour nos chères abeilles d’avril à mai.

Je veux que mes Parrains, sans qui cette aventure serait impossible, soient les premiers à avoir accès au peu de miel que nous avons récolté. Vos pots sont d’ores et déjà réservés, merci de me revenir si vous les souhaitez maintenant.

Mes explications…

Printemps particulier, très compliqué pour nos abeilles.

Beau, trop tôt, retour au froid brutal, puis un petit vent trop frais, persistant, d’avril à fin mai, accompagné de pluies éparses et de peu de soleil.

Nos chères protégées ont beaucoup souffert, certaines colonies n’ont pas survécu à ces chocs thermiques. Je déplore des pertes anormales ce printemps. Les plus faibles ruches ont à peine réussi à récolter assez de miel pour leur propre consommation.

Depuis maintenant des semaines, nous contrôlons scrupuleusement chaque colonie, avec pour mission de répartir et d’équilibrer le miel entre toutes.

Cadre de miel immature, il ne peut pas encore être extrait, il faut attendre que les abeilles recouvrent les alvéoles de cire.

Nous avons dû attendre un long moment pour envisager une récolte de printemps.

Seuls les cadres excédentaires ont été prélevés, mais il faut aussi savoir que les abeilles operculent le miel seulement quand il est mûr.

Il faut donc attendre que les abeilles recouvrent de cire les alvéoles. Signal de sa maturité, notre « go » théorique pour la récolte.

Cadre de miel re-grignoté par nos belles, voilà pourquoi il est capital de leur laisser leur précieux miel en cas de mauvais temps.

17 mai, le miel semble être enfin prêt, la couche de cire le protège dans une bulle quasi hermétique, il peut être soit récolté, soit stocké dans la ruche.

Seulement voilà, il a tellement plu après cette phase, que le miel stocké dans les alvéoles s’est anormalement chargé en eau. Créant une charge de travail supplémentaire pour les abeilles, spécifiquement les ventileuses, qui ont dû redoubler d’énergie pour assécher leur précieux nectar, sans grande efficacité. Un autre problème a surgi, les températures chutent de nouveau, le miel risque de cristalliser dans les hausses.

Cadre de miel operculé prêt à être extrait.

Un miel operculé est techniquement mur, cette année ce n’était pas le cas. C’est incroyable et déstabilisant, j’ai dû encore une fois m’adapter pour respecter le trésor que nos abeilles nous offrent.

L’analyse dans les ruches des cadres operculés a révélé que, pour la première fois, je me suis trouvée face à un miel avec la caractéristique d’être trop liquide, très humide … ce qui est antinomique quand il est operculé.

Les décisions ne sont pas toujours simples, il fallut les assumer. J’ai lancé la récolte le 21 mai, alors que mes critères théoriques d’humidité du miel n’étaient pas remplis.

Alors pourquoi ne pas avoir laissé la totalité du miel aux abeilles ?

Le miel de mai est un miel fragile qui demande des attentions particulières, il faut aussi savoir que le miel agit comme un papier buvard, il absorbe odeurs et humidité.

S’il est trop humide, ce miel risque de fermenter très rapidement, cela ne le rend pas toxique, ni impropre à la consommation, juste désagréable au goût.
Si les températures chutent, ce miel, en phase de maturation peut cristalliser rapidement et devient impossible à extraire. Il sera aussi difficilement consommable pour les abeilles, qui préfèreront le nectar tout fraîchement récolté par les butineuses.

Alors pour cette extraction exceptionnelle de par la nature même de ce miel, nous avons rendu notre salle d’extraction hermétique, digne d’un bloc opératoire. Nous avons mis en place un système de ventilation de la pièce, puis avons loué des chauffages d’appoint pour recréer la température ambiante de la ruche, soit 27 degrés en continu.A l’arrivée des cadres de miel, nous avons suivi le taux d’humidité et la température jours après jours.
5 jours ont été nécessaires pour le stabiliser.

Nous avons ensuite réalisé l’extraction de ce miel en plusieurs phases.

Il nous a fallu 15 jours au lieu de 5 pour extraire à peine 20% des quantités attendues.

Voici cette année le prix qu’il a fallu payer pour respecter le travail de nos protégées.

Découpe de la cire, mise à nue des alvéoles de miel.

Mes chères Marraines mes chers Parrains, c’est grâce à vos soutiens, que je peux me permettre de travailler ainsi. Vivre au rythme de nos abeilles est essentiel pour vraiment les protéger, c’est l’essence même de ma passion, de ce métier et de la Fondation.

Et si pratiquer une apiculture douce est nécessaire pour la santé de nos belles, elle peut induire, malheureusement, des inconvénients quant à la production de miel.

À ce titre, je souhaite encore une fois que vous soyez privilégiés pour cette récolte très particulière.
Vos pots sont à disposition dès à présent, vous pouvez soit en jouir dès maintenant, soit me les laisser pour bonne conservation et les prendre fin août avec le reste de vos miels. Merci de nous contacter pour savoir comment vous souhaitez recevoir votre dotation.

Ce miel sera fragile, soit il devra être consommé dans l’année à venir s’il est conservé à température ambiante. Soit il devra être stocké au frais, entre 8 et 15 degrés maximum.

Hâte de vous lire ou de vous revoir.

A bientôt

Stéphanie

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