Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, un mois d’avril 2021, difficile pour nos chères abeilles.
Avec ses fortes gelées, avril 2021 est le plus froid depuis 20 ans pour ses températures moyennes et le plus froid depuis avril 1973 pour ses températures minimales.
Des températures très basses pour la saison, mais surtout une bise quasi persistante depuis un mois qui devient une épreuve pour nos pauvres petites abeilles.
Les gelées du 8 avril ont été dévastatrices sur nos premiers bourgeons. Un impact important sur nos productions locales mais aussi sur la vie de nos protégées.
Les vignes, les fruitiers, les acacias… la majorité des bourgeons éclos ont gelé. J’ai vu des glycines à moitié gelées, les professionnels disent qu’il n’y aura pas ou peu de fruits à noyaux. Heureusement cette vague de froid n’a pas atteint toutes les fleurs, les colzas déjà avancés ont survécu, comme les pissenlits, les lauriers fleurs,…, délivrant un peu de leur précieux nectar.

Que s’est-il passé dans les ruches en avril :
Les beaux jours deviennent plus fréquents, les températures même si elles restent basses, se radoucissent, les floraisons et le réchauffement tirent l’abeille hors de la ruche. Elles multiplient leurs sorties à la recherche de pollen et du précieux nectar frais.
La reine aussi reprend ses activités, elle se met à pondre abondamment, le couvain se développe rapidement, la population augmente de façon exponentielle. C’est le grand réveil, tout le monde s’active.

Le mois d’avril est un mois très technique, beaucoup d’observation et de ressenti pour tirer les enseignements qui conviennent. Chaque ruche est différente, ses besoins seront propres, et il faut les identifier rapidement car nos actions seront toutes personnalisées.
Soit il faudra rétrécir la colonie pour favoriser son développement, soit lui faire de la place pour ne pas ralentir sa progression, ou encore diviser la ruche pour limiter un essaimage imminent.
Lorsque les populations sont faibles, le premier réflexe est de les réunir, cependant deux petites colonies ne font pas une forte, mais une grande faible. L’analyse en profondeur de la situation devient essentielle, la faiblesse est-elle due à la qualité reproductrice de la reine ou la ruche est-elle malade ?
Lorsque les populations sont très fortes, le risque d’essaimage est majeur. Un coup de froid bloque la ponte de la reine et les conditions sont réunies.
Se sont exactement nos conditions climatiques actuelles.
Dès l’apparition des premiers signes, il faut « calmer cette fièvre d’essaimage » en prélevant des cadres de couvain, qui serviront à constituer une nouvelle colonie.


Que va-t-il se passer dans les ruches au mois de mai ?
Au mois de mai, avec la venue du beau temps, la population devrait s’accroître rapidement. En temps normal, dès le lever du jour, les abeilles envahissent les champs de colza, mais avec ce vent froid encore persistant, il n’en est rien. Alors, restons positifs, ce week-end il va faire très beau, et croisons les doigts pour qu’après les Saint de Glace, le 13 mai, nos abeilles retrouvent des conditions idéales.
Les premières hausses ont été installées sur les ruches les plus fortes. Quand les abeilles commencent à récolter du miel et manquent de place dans la ruche principale, nous positionnons les hausses destinées à accueillir l’excédent de miel produit par les butineuses. C’est maintenant dame nature qui va rythmer les temps forts de cette première récolte.
Voilà ce qui s’appelle vivre au rythme des colonies.

Pour conclure sur une très bonne nouvelle nous vous accueillons au rucher dès aujourd’hui. Revenez vers nous par mail ou par téléphone nous vous enverrons une liste de dates pour vous inscrire.
Nous avons tellement hâte de vous recevoir dans notre petit paradis à Satigny.
Alors à très vite sous le soleil de mai.