L’hivernage

Ruches enneigées, 26 janvier 2021
Météo semaine entre -1 et 11 degrés, comparativement aux douceurs de la semaine passée, rien ne vas plus !!!

Mes chères Marraines, mes chers Parrains,

Nous vivons ces temps au même rythme que nos chères abeilles, entre l’incertitude d’un nouveau confinement, et de belles lueurs d’espoirs.

Pour elles, cette semaine, c’est confinement général. Nous sommes passés des douces journées chaudes et accueillantes de fin février, début mars, à un brutal retour au froid. Même si j’ai déjà pris mes dispositions, pour certaines ruches, cela risque d’être fatal. Nous avons fabriqué des partitions chaudes, pour isoler les corps de ruches, et confectionné des planches de bois isolantes sur-mesure à glisser en bas de chaque ruche. Elles sont protégées par le haut, les côtés et le bas.

Que se passe-t-il depuis la mi-février ?

La végétation et la flore se sont généreusement éveillées. Les abeilles ont récolté très vite les premiers pollens des noisetiers, saules marsault, …, puis des crocus et premiers fruitiers sauvages comme les pruneliers.

Nous avons effectué la première visite de printemps pour toutes les ruches, certaines n’ont malheureusement pas survécu, pour les autres il y a déjà de belles reprises de la ponte, et de jolis cadres de couvain.

Pourquoi cette mortalité ?

Deux facteurs principaux, le plus dévastateur reste le varroa destructor.

Nous avons beau prendre soin de nos précieuses colonies, ce parasite se montre sans pitié quand on travaille en bio. Les varroas se nourrissent des larves, infestent nos abeilles, et se reproduisent 4 fois plus vite que les abeilles, c’est une vraie menace.

Nos choix de traitements sont restreints, ils sont plus doux pour nos abeilles, malheureusement moins efficace. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Un autre souci, le taux de ré infestation après traitement est colossal. Certain de mes ruchers à priori débarrassé de ce parasite ont été recontaminé 1 mois plus tard. Pourquoi ? il n’y a pas de règlement pour obliger tous les apiculteurs à faire les traitements au même moment, au mieux des recommandations. Et si certains apiculteurs amateurs sont très consciencieux, d’autres se montrent beaucoup trop rêveurs. Le taux de ré infestation est donc énorme, et on ne s’en sort pas.

A contrario, en Europe, les apiculteurs perdent moins de ruche à cause du varroa, mais à quel prix. Ils utilisent l’Amytrase, un traitement redoutable, dans tous les sens du terme. Ce traitement est très utilisé, et de plus en plus, par les apiculteurs « conventionnel » donc non biologique. En suisse il est formellement interdit.

L’amitraze est une substance active de produit phytosanitaire qui présente un effet antiparasitaire insecticide et acaricide. Il est utilisé sur l’abeille domestique dans les ruches par les apiculteurs pour protéger contre le varroa, ce qui explique qu’on puisse le détecter dans les ruches, dans le miel et dans la cire des rayons.

Sur le plan de la toxicité pour l’Homme, la dose journalière admissible (DJA) est de l’ordre de 0,003 mg·kg. C’est un produit neurotoxique qui affecte le système nerveux central en se fixant sur les récepteurs α2-adrénergiques, induit une dépression respiratoire avec bradycardie, hypotension et hypothermie. Ce sont ces miels trop bons marchés qu’il faut identifier pour ne pas les consommer. Comment ? en lisant les étiquettes, si rien n’est mentionné, on ne sait pas.

Pour en savoir plus : sur Wikipedia

La deuxième raison se trouve être la météo. Souvenez-vous, il y a deux périodes cruciales pour la survie de nos colonies : maintenant et à l’automne.

Octobre 2020, nous avons eu un bel, mais beaucoup trop long été indien, puis brutalement un retour à la normale avec de grandes chutes de températures. C’est une très mauvaise combinaison pour nos protégées.

Pourquoi ?

En octobre les températures sont censées être fraîches, la reine pond toujours, mais pas pour les mêmes raisons. Elle pond les abeilles d’hiver, des ouvrières qui vivront 4 à 6 mois au lieu de 45 jours. Leur mission est de protéger la reine de l’hiver en maintenant une température minimale dans la ruche de 9 degrés. Pourquoi vivent-elles aussi longtemps ? Parce qu’elles ne butinent pas les fleurs, la fraîcheur de l’automne les invite à rester au chaud dans la ruche. Ainsi, elles ne s’épuisent pas à la tâche et vivent plus longtemps.

Alors que s’est-il passé en Octobre 2020 ?

Nous avons eu de belles journées à plus de 16 degrés, les abeilles sortaient dans l’espoir de trouver encore des fleurs et du nectar. Malheureusement, elles sont rentrées bredouilles, elles se sont épuisées pour rien, et ont vieilli trop vite. Les ruches se sont dépeuplées petit à petit au cours de l’hiver, en mourant naturellement, alors qu’elles avaient toutes les denrées nécessaires pour survivre.

Voilà pourquoi il est capital de maitriser notre propre élevage de reine. Le mois d’avril sera très chargé pour nous, mon objectif, redonner vie à toutes ces colonies défuntes.

Qu’avons-nous fait depuis début février ?

Nous avons commencé à repeindre toutes les ruches avec de l’huile de lin, ce sera fini début avril.
Nous redressons tous les portiques qui ont bougé pendant l’hiver, le sol aussi vit.

Cette semaine, nous allons cirer les cadres pour remplacer ceux qu’il faudra changer, et permette à chaque ruche de se développer sur de belles cires neuves et saines. Cires que nous avons récupérées de nos propres ruches, fondues, filtrées puis façonnées en feuilles.

Changer les cires est essentiel pour donner un bel environnement propre et sain à nos abeilles.

Fin Mars nous aurons gratté tous les fonds des ruches et passer les plateaux à la flamme, pour les désinfecter en profondeur.

L’hygiène de la ruche est devenue une de nos priorités, la prévention des maladies est un impératif aujourd’hui du fait des fragilités introduites par le varroa.

Aller, au travail, je vous reviens au plus vite aux beaux jours avec, je l’espère de tout cœur, de très bonnes nouvelles.

Dans l’attente de vous revoir ou de vous entendre, je vous remercie encore une fois de tout mon cœur, pour votre soutien, vos encouragements et toute l’énergie positive que vous me donnez.

Merci !

À très vite
Prenez soin de vous
Stéphanie

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